Biographie - Philippe Graef

Né à La Chaux-de-Fonds (Suisse) le 23 juin 1948, il est marié et père de deux garçons.

En 1970, il effectue un voyage d'un an (USA, Canada, Mexique jusqu'au Costa-Rica) soit 50'000 kms de découvertes au volant d'une vieille voiture.

Licence en Lettres à l’Université de Neuchâtel : Ethnologie – Archéologie – Histoire de l’Art. Il participe à quelques campagnes de fouilles archéologiques dont une, en 1972, concernant la préhistoire esquimaude sur l’île Saint-Laurent dans le détroit de Béring en Alaska.

Certificat d’aptitudes pédagogiques à Neuchâtel puis Ecole de cinéma (INSAS) à Bruxelles : Réalisation de documentaires. Collaboration de sept ans avec le Musée du Carnaval et du Masque à Binche, consacré aux grands rituels de passage et de fécondité en Europe et dans le monde.

Dans le cadre de la Ligue Suisse du Patrimoine (ancien « Heimatschutz »), il participe à la sauvegarde et à la restauration d’immeubles remarquables dans la région et suit, à Paris, l’Ecole de Chaillot pour la formation des Architectes en chef des Monuments de France.

Photo de Philippe Graef

Achat de « La Maison du Prussien » au « Gor du Vauseyon » à Neuchâtel : restauration-transformation du bâtiment et de l’ensemble du site. Obtention de la patente de cafetier-restaurateur pour pouvoir gérer le restaurant puis l’hôtel durant 6 ans !

Nommé, en 1989, Conservateur cantonal des Monuments et des Sites, il occupe ce poste durant deux ans.

En 1992, avec un bus de 17 places qu’il conduit lui-même, Philippe Graef met sur pieds une vingtaine de « balades culturelles d’un jour » couvrant une région d’une centaine de kilomètres autour de Neuchâtel. Le petit prospectus édité à cette occasion, disait :

« Le pays de Neuchâtel et les contrées voisines sont d’une diversité prodigieuse. Régions de lacs, de vallées, de montagnes, de gorges et de rivières, elles présentent des contrastes saisissants et des panoramas grandioses. En architecture, la variété des patrimoines est telle qu’on passe, le temps d’une matinée, des maisons de pierre de l’ancienne Burgondie aux maisons de bois des régions germaniques, des calcaires du Jura aux molasses du Plateau, de la riche culture paysanne des Préalpes aux maisons-fortes des bords du Doubs ou de La Loue. Périodes romane, renaissance, moderne, romaine, art nouveau, gothique, préhistorique, classique s’enchevêtrent harmonieusement et présentent au visiteur, par d’innombrables témoins de valeur, la richesse et la cohérence d’une société de gens laborieux et subtils qui ont toujours œuvré en symbiose avec un environnement généreux.

Découvrir ce pays n’est pas chose aisée : les plus beaux sites sont secrets, peu balisés. Toutes les portes ne s’ouvrent pas au touriste de passage, non averti. C’est un pays à apprivoiser… En petits groupes discrets, ces balades culturelles sillonnent tous les coins et recoins du canton de Neuchâtel et, au-delà, vont dans ces admirables régions qui se situent entre Bâle et Lausanne, entre la vallée de La Loue et La Gruyère ».

En 1995, pour une agence de voyages locale puis, dès 1999, pour son propre compte, Philippe Graef organise de grands voyages culturels qui emmènent ses clients dans les pays qu’il affectionne particulièrement : Inde, Syrie, Turquie, Ethiopie, Mexique puis, progressivement, la liste s’allonge et vous pouvez en découvrir les différents aspects dans la liste de voyages.


Petit interview

Comment en êtes-vous venu à organiser des voyages ?

- « D’abord, j’en ai fait beaucoup pour moi-même : un an en 1970 du Canada au Costa Rica, 6 mois en Inde en 1980 du nord au sud et de l’est à l’ouest avec ma femme et, chaque année, d’autres découvertes de plus courtes durées. Les différentes civilisations de notre planète, l’architecture, les rituels me fascinent. Quand on m’a demandé d’organiser des voyages, j’ai vu, là, l’occasion de consacrer tout mon temps à une passion, d’approfondir mes connaissances et je me suis engouffré avec bonheur dans cette voie ».

Mais il ne s’agissait plus de partir seul !

- « C’est ce que j’ai redouté d’abord, quand je pense à tout ce qu’on disait et à ce que j’avais vu des « voyages organisés » ! Mais, très vite, j’ai été rassuré. Par bonheur ou par quelque chose qui s’apparente à de la chance, dès le premier voyage en 1995, – c’était en Syrie -, je me suis trouvé avec des gens qui, s’intéressant aux autres, s’interrogeaient sur eux-mêmes et manifestaient beaucoup de tact face à tout ce qui les environnait. Et cela ne s’est pas démenti : Je n’ai pas connu de mesquineries, de prétentions mal placées, d’ « enquiquineurs » ! Chaque groupe a fonctionné dans le respect de chacun et, depuis plusieurs années déjà, dans le plaisir de se revoir. Mais, pour moi, c’était indispensable : je n’aurais pas continué dans ce métier avec des gens que je n’aurais pas aimé. Je réalise que c’est un privilège de pouvoir tenir de tels propos ».

A quoi l’attribuez-vous ?

- « D’abord, je crois qu’il ne faut pas dépasser la vingtaine de participants ; il faut que chaque personne soit bien individualisée et qu’on n’ait jamais l’impression de déplacer « une masse ». Cela permet de progresser rapidement, d’être dynamiques, de ne pas envahir les lieux que nous visitons où souvent nous sommes accueillis. Et puis, il est important qu’on ait tous plus ou moins les mêmes centres d’intérêt. Quelle que soit la parfaite organisation d’un voyage, si certains sont venus pour le bal du capitaine, d’autres pour le shopping, d’autres pour l’architecture et les derniers pour la baignade, il sera extrêmement difficile de bien faire cohabiter tous ces gens ! Je ne dis pas qu’il ne doit pas y avoir des motivations diverses mais je pense qu’il faut des priorités pour charpenter le tout ».

Dames ou messieurs, jeunes ou vieux, cela a-t-il son importance ?

- « Très peu ; j’aurais tendance à dire non. C’est l’intérêt manifesté qui compte ! J’aime avoir des gens passionnés avec moi et presque tous le sont. Evidemment, pour voyager, il faut avoir une assez bonne forme physique mais on peut être «octogénaire » et être en pleine forme. Un jeune homme est venu un jour dans un voyage où il y avait une majorité de retraités ; après une semaine, en plaisantant, il m’a dit : - « Je n’arrive plus à suivre, je crois que ces Vieux vont me tuer ! ».

Ils n’ont quand même pas tous la même forme physique ?

- « C’est vrai et c’est là que la bonne intelligence entre les participants doit régner. S’il y a un monument magnifique à découvrir mais qui est un peu pénible d’accès, il y aura toujours quelqu’un pour aider celui qui est moins vaillant. Mais ce dernier, une autre fois, choisira de faire une visite peut-être écourtée pour ne pas ralentir ses compagnons ! De toutes façons, étant moi-même très individualiste, je comprends pleinement que l’un ou l’autre veuille aller de son côté, qu’il ne souhaite pas toujours tout faire avec le groupe… pour autant que cela ne perturbe pas le programme qu’on s’est préalablement fixé ».

Que cherchez-vous d’abord dans un voyage culturel ?

- « L’authenticité, je pense. Une visite trop arrangée pour les touristes peut rarement nous combler ! Même s’il y a quelques scories, on aime la représentation d’une culture dans ce qu’elle a de plus vrai, peut-être pour pouvoir nous interroger honnêtement sur ce qu’elle nous apporte, sur ce qu’on est par rapport à elle. Par ailleurs, je crois que pour aimer véritablement son propre pays, on a besoin, de temps en temps, de prendre de la distance pour en découvrir ou en redécouvrir son unicité.

Ceci dit, comme tout le monde, dans un voyage, on aime aussi le goût des vacances, l’originalité, le charme, le confort et je m’efforce à faire que chaque destination laisse au retour un souvenir lumineux de bonheur partagé ».

Une dernière question pour conclure : Vous avez choisi comme logo une image montrant un lapin avec des raisins. Cela a-t-il une signification ?

- « Ce dessin reprend une sculpture de l’église d’Aghtamar sur le lac de Van en Turquie. Mais c’est en Syrie, sur des mosaïques romaines ou paléochrétiennes, qu’on avait d’abord été intrigués par des représentations de lapins (ou de lièvres) mangeant des raisins. Certains de ces animaux se dressaient même sur leurs pattes arrière pour aller se gaver de grappes disposées dans une corbeille. Or, à priori, le raisin n’est pas la nourriture préférée du lapin !

On en est venu à mieux observer peintures et sculptures autour de nous au point de découvrir ce motif de nombreuses fois, dans des cultures différentes et dans des pays parfois très éloignés les uns des autres. Regardez les illustrations ci-dessous pour vous en convaincre !

Finalement, l’explication la plus plausible et la mieux étayée est la suivante : Le lapin ou le lièvre, par sa nombreuse progéniture, est un symbole évident de fécondité. La grappe de raisins, parce qu’elle présente beaucoup de fruits agglutinés à une même tige, est, elle, symbole de fertilité. Ces deux symboles réunis, fécondité + fertilité représentent le bonheur absolu. Quel meilleur logo choisir ? ».


Quelques photos du lapin aux raisins prises à travers le monde

Aperçu de la photo

Maarat-al-Numan, Syrie

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Aghtamar, Turquie

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Tripoli, Libye

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Sousse,Tunisie

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Maarat-al-Numan, Syrie

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Beit-ed-Din, Liban

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Constanza, Roumanie

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Le Bardo, Tunisie

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Le Bardo, Tunisie

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Bosra, Jordanie

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Pouzzoles, Italie

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Milas, Turquie

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Stratonikea, Turquie

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Ephèse, Turquie

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Preslav, Bulgarie

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Strasbourg, France

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Téhéran, Iran

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Le Bardo, Tunisie

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Orbe, Suisse

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Bâle, Suisse

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St-Petersbourg, Russie

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Art copte, Egypte

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Malinalco, Mexique

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Art copte, Egypte

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Pompéi, italie

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Caltagirone, Sicile, Italie

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Atitlan, Guatémala